Hommage à Manon et Verlaine ..

Quelqu'un a dit que la mort n'était pas la plus grosse perte dans la vie. La plus grosse perte, c'est ce qui meurt en nous quand on vit. Je pourrais vous dire qui a dit ça, mais on s'en fout, non ? Ça semble tellement faux. Cette idée que des bonnes choses arrivent aux gens biens, qu'il y a de la magie dans le monde et que ceux qui sont droit et la méritent la recevront. Il y a trop de gens bien qui souffrent pour que ce soit vrai. Il y a trop de prières qui restent sans réponse. Tous les jours, on ignore à quel point ce monde est brisé et on se dit que tout ira bien. Mais ça ne va pas. Et une fois qu'on sait ça, on ne peut pas revenir en arrière. Il n'y a pas de magie dans ce monde. Du moins, pas aujourd'hui.
Je pensais à la finalité de tout ça. Comment quelqu'un peut quitter ce monde en un clin d'œil et être parti pour toujours. C'est trop énorme pour y penser. C'est trop dur. Et ensuite on est censé continuer,c'est ça ? Dans le genre "faut vivre avec...". Enfin, on est censé être triste tant que les fleurs sont belles et ensuite on recommence à raconter des blagues et on se souvient du bon vieux temps. Je n'ai pas de blague à raconter. En fait, 'espère ne plus entendre une seule blague de ma vie. Et le bon vieux temps c'est juste ça : des vieux moments qui sont passés.
Je dois me dire d'être heureuse mais je ne suis pas heureuse. Quand j'essaye de l'être, quand j'essaye de me rappeler ce que ça fait d'être heureuse, je n'y arrive pas. Je ne ressens pas de joie, je ne suis pas inspirée. Je me sens détachée.


Manon, c'est moi. Je sais que tu es partie et que tu ne reviendras pas, mais je pensais que peut-être je pourrais te revoir, te parler ou entendra ta voix. J'ai encore été sèche avec Lutin aujourd'hui ? Il ne le méritait pas et je ne sais pas pourquoi je l'ai été, je l'ai juste été. Il mérite mieux que ce que je suis en ce moment. Tous les jours, on ignore à quel point ce monde est brisé et on se dit que tout ira bien mais ça n'ira pas mieux. Je le sais maintenant. Et une fois qu'on sait ça, on ne peut pas revenir en arrière.
Le box de Verlaine est vide. Il le restera. On gravera une plaque . Parce que tu es la meilleure des cavalières de Belgique. Bien plus que moi. Et parce que Verlaine est un était un cheval extraordinaire. Bonne nuit ma tendre amie ..

Et toi qui t'inquiétais d'avoir raté ton code...
Ma Manon je te connais depuis que tu es haute comme trois pommes. Tu es arrivée avec ta jument Phillis par un beau jour de printemps et avec elle ton bagou et ta jolie tête bien faîte. Pour être une cavalière extraordinaire , ça c'est certain on ne peut pas tarir d'éloges. D'ailleurs notre coach adoré n'est pas venu aujourd'hui. Toi sa championne , tu es partie. Toi qui avait monté à cru pratiquement toute ta jeunesse sur les chevaux de Camargue .. Tu avais ce qu'on appelle l'assiette naturelle. Un don que tu mettais bien à profit de ton équitation . Douce te fine. Précise et rigoureuse. Patiente et généreuse.
Ce matin l'écurie m'a semblait tournée au ralentit. Surtout sans Verlaine pour m'accueillir d'un joyeux hennissement .. Celui là , quel phénomène aussi.
Veille bien sur nous de là où tu es ma toute belle. On ne t'oubliera jamais.

Rétrospective ..

Avec Phillis :











Et la plus belle de toute , celle qui est maintenant encadrée sur ma table de chevet , toi et Verlaine aux portes ouvertes de l'écurie ..



Tu me manques ..

Il est des chagrins bien difficiles à surmonter quand disparaît un être cher.
Mais quand la peine s’atténuera, il restera les plus beaux souvenirs.
Permettez-moi de vous apporter toute mon amitié dans ces difficiles moments, et de vous offrir mes plus sincères condoléances.
Courage à vous ..

La mort n'est que la traversée du monde comme des amis traversent les mers. Ils continuent de vivre chacun dans le coeur de l'autre. Car ils doivent être présents , ceux qui aiment et vivent dans l'omniprésent. Dans ce verre divin , ils nous voient face à face et leur échange avec nous est libre autant qu'il est pur. Tel est le réconfort des amis dont , même si l'on peut dire qu'ils meurent , l'amitié et la compagnie sont , dans le meilleur des sens , toujours présentes parce qu'immortelles. William Penn.

Mon discours lundi après midi. Merci Maxime.

Mardi soir, comme une lame de fond qui envahissait mon corps, comme un volcan en fusion, j'ai senti un déferlement de souffrance, une douleur intense qui me submergeait.
Tant de larmes retenues, de désarroi latent que je ne pouvais plus contenir depuis des semaines.
J'avais besoin de partir, de fuir. Me retrouver seule avec mon chagrin. Laisser sortir cette marée de larmes, et crier ma révolte.
J'ai sellé Lutin et puis j'ai erré , erré ...Les larmes inondaient mon visage, je ne contrôlais plus cette pulsion qui me poussait à partir et fuir cette souffrance.
Je ne savais pas ou aller, qui pouvait m'aider dans ce désarroi total. J'ai laissé Lutin me conduire où il voulait.
J'ai senti comme un besoin intense, violent de te retrouver, d'être seule avec toi. Je suis allée au cimetière. La nuit était sombre et le cimetière funeste, la désolation. Quelques lumières éclairaient des tombes.
Et là, je suis arrivée devant ta tombe. Ce soir-là, la lune inondait ta tombe de toute la lumière
qu'elle pouvait nous offrir. Cette pierre blanche éclairée par la lune, était un vrai rayon de lumière. La lumière...Ta lumière, ma Manon.
J'ai allumé toutes les bougies éteintes par la pluie de la veille.
Je me suis assise prostrée, versant toutes les larmes de mon corps....
Et en regardant de plus près, j'ai vu une lettre posée sur le rebord de ta tombe avec un cœur blanc dessus pour ne pas qu'elle s'envole.
A la lumière de mon briquet, j'ai lu ce mot :

Ne reste pas à pleurer devant ma tombe,
Je n'y suis pas, je n'y dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent ;
Je suis le scintillement du diamant sur la neige.
Je suis la lumière du soleil sur le grain mur ;
Je suis la douce pluie d'automne.
Quand tu t'éveilles dans le calme du matin,
Je suis le prompt essor
Qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux.
Je suis la douce étoile qui brille la nuit.
Ne reste pas à te lamenter devant ma tombe.
Je n'y suis pas, je ne suis pas morte.
Anonyme

Tout à coup, apaisée, j'ai pu te regarder ma Manon, et sourire. J'ai levé les yeux au ciel, deux traînées dans la nuit noire étoilée me faisaient comprendre...que tu étais là, près de moi...
Merci à vous, « Anonyme ». J'ai pu repartir soulagée et apaisée de cette douleur qui me rongeait.
A toi, ma Manon. Si je pouvais ne plus pleurer pour ne pas éteindre les bougies que je t'allume tous les soirs, mes tourments me laisseraient.
Je voudrais faire comprendre à ceux qui m'entourent qu'avec un peu de courage et de confiance en ses ressources intérieures, on réalise qu'accepter de se montrer désespéré, angoissé, déprimé ne veut pas dire pour autant qu'on renonce à se battre. Cela ne signifie pas qu'on devient « faible » ni « fragile » ni qu'on va tomber en mille morceaux. Ce n'est pas non plus parce qu'on ressent de la colère ou de la violence qu'on devient pour autant une « mauvaise »personne, indigne d'amour ou de considération.
Le regard de l'autre constitue un frein important à la libre expression des émotions. On ressent en soi le besoin de pleurer, de crier, de dire sa souffrance, et pourtant on ravale, avec peine, ses larmes de peur d'être incompris, jugé ou rejeté, de peur de « faire mal » à son entourage, en étant dans le vain désir de le protéger, car lui aussi souffre.
Laissez-moi ressentir ce que je ressens. Laissez-moi pleurer. Ne me jugez pas. Ce que j'éprouve maintenant est de la colère et il faut que je trouve le moyen de l'exprimer, ou encore ce que je ressens à l'instant est de la tristesse, ou de l'angoisse, ou de la détresse. Je la reconnais et je dois faire quelque chose pour la manifester et la faire sortir de moi.
Je peux noircir des pages et des pages d'écritures pour me vider de l'émotion à laquelle je donne libre cours, je peux mettre à fond la musique qu'elle aimait et passer ma journée à ressentir l'horreur de son absence....je ne cherche pas à étouffer en moi les émotions qui émergent, aussi inconfortables et dévastatrices ou déstabilisantes soient-elles.
Je ne me complais pas dans ce drame, j'essaie d'avancer. De trouver une consolation à une situation inconsolable...Si loin et si près à la fois..

Je t'aime Manon , et pour toi, je fais le maximum pour que tu m'aimes encore en continuant ton chemin, ta route, ta vie...
Je serai toujours là pour toi..

Azilis

J'aurais aimé écrire de belles paroles, crois moi Lutin. J'aurais aimé te dire quelque chose de bien, qui sorte de l'ordinaire. Je n'y arrive pas. Je suis désolée. Chaque phrase que j'écris, chaque mot, me semble vide de sens. J'efface de longs paragraphes, qui ne rimes à rien. Rien ne semble bien, à la hauteur. Je dirais donc des choses banales, mais qui viennent du cœur. Je suis là, Lutin. Je te lis, je suis là. Je pense à toi, et te soutiens. Si jamais, tu as besoin, je suis là.

C'est un hommage magnifique que vous lui avez rendu.

Je finirais sur le beau texte d'Augustin d'Hippone

"La mort n'est rien. 
Je suis seulement passé de l'autre côté. 
Je suis moi et tu es toi. 
Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. 
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné. 
Parle-moi comme tu l'as toujours fait. 
N'emploie pas de ton différent. 
Ne prends pas un air solennel ou triste. 
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi et prie pour moi. 
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, 
sans emphase d'aucune sorte et sans une trace d'ombre. 
La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié. 
Elle est ce qu'elle a toujours été. 
Le fil n'est pas coupé. 
Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement 
parce que je suis hors de ta vue? 
Non, je ne suis pas loin. 
Juste de l'autre côté du chemin. 
Tu vois, tout est bien. 
Tu retrouveras mon cœur 
et tu en retrouveras les tendresses épurées. 
Alors, s'il te plaît, essuie tes larmes 
et ne pleure pas si tu m'aimes."

Quand je lis tout ça , je suis triste mais comme toi si en colère ..
Cela fait un moment que je ne suis pas passer..
Quel triste destin, mes sincères condoléances ,cela m'attriste profondément ,surtout quant c'est causer par la bêtise humaine .. Di m'a dit pour le coup de feu.
Je reste persuadée que Manon ne doit pas s'ennuyer là haut ,et qu'elle doit beaucoup rire en compagnie des anges, elle doit déployer plus d'énergie pour veiller sur toi .
J'ai vu un reportage sur une cavalière de complet , qui après avoir panacher avec son cheval s'en sortit miraculeusement avec quelques contusions .Un miracle ? Oui certainement sachant que son cheval fessait environ dans les 600kilos .Pourquoi Manon n'a pas eu cette chance ? Nulle ne le sait. Personne ne le sait. ne le saura jamais. Oui ou peut être non , nous n'en savons rien mais cela s'est passer comme ça et nous y pouvons rien .Ces questions et cette culpabilité qui font si mal ..j'aimerais avoir un baume magique pour te les ôter. Je suis de tout coeur avec toi !